Un été (et une rentrée) en musique

 

Chers Lions,

 

Les tribulations moldues ne sont pas terminées. Et cet été, je me suis glissée parmi la foule (comprendre « foule » à l'échelle d'un village sudiste) pour expérimenter un rite païen des plus étrange. Entre musique, danse, défilé de chars (ouais), et manèges... Voyez un peu comment ces êtres d'un autre monde placent la musique au cœur de leur été !

 

Si vous n'êtes pas du coin(g), et que vous ne savez pas ce qui se cache derrière le terme « bal », je vous invite à prendre connaissance de la définition suivante : dans les petits villages (du moins du côté d ma famille d'accueil moldue), de petites fêtes dansantes se terminant occasionnellement en bagarres et/ou gamelles dans le caniveau font légion. En été, chaque week-end, le bal de tel ou tel village se tient (parfois plusieurs à la même date). La jeunesse (et la sénioritude en début de soirée, je puis vous l'assurer) se presse alors pour une nuit plus ou moins longue d'ondulation corporelle au son du « rythme de l'été ».

 

Le bal, c'est donc une soirée en plein air (très souvent) qui se tient souvent lorsque le village reçoit la fête foraine dans le même temps, mais également en cas de vacances ou d'événements tels que le 14 juillet. Bref, c'est le divertissement du paysan (coucou autodérision).

 

Je me suis donc rendue à plusieurs de ces bals (qui n'ont rien de commun avec le Bal des Débutantes, ou encore les réceptions du XVIIIe) et j'ai constaté avec horreur/stupeur/tremblements/OHLALA que beaucoup des DJ officiant passaient plusieurs fois la même chanson. Et ça, c'est pas cool. Pas cool du tout !

 

Top 3 de la chanson rébarbative selon le moldu des Pyrénées.

 

N°1. Bara bara bere bere – Michel Telo

Si je l'ai pas entendue au moins quatre fois (et c'est 3 fois de trop), que je me change en citrouille.

 

N°2. Wiggle – Jason Derulo / Talk dirty – Jason Derulo

Oui alors Jason, c'est un peu la valeur sûre. Vraisemblablement, le « wiggle wiggle wiggle » permet de faire rester les gens sur la piste et ça, Jean-Patrick Discjokey l'a bien compris. Trop, peut-être...

 

N°3. Le Madison

Outre le fait que je ne sache toujours pas le danser (ça fait cinq ans que j'essaie, mais ça, c'est un détail peu glorieux donc nous le tairons) et que ça m'énerve pas mal (très beaucoup en fait) de me sentir exclue quand tout le monde se tape un délire avec cette chorée, le Madison, au bout d'un moment, ça a beau être jouasse et entraînant... c'est lourd. Ca fait badeau, et c'est réchauffé. A tous les DJ des podiums de par là-bas, s'il vous plaît : trop, c'est comme pas assez.

 

Malgré ces points noirs, je puis vous assurer qu'il y a moyen de bien vous amuser. Veillez simplement à votre taux d'alcoolémie et à celui de votre entourage, parce qu'avec les mètres de bières (même pas au beurre) qu'ils écoulent chaque soir, y a de quoi se croire à la Fête de la Bière. D'ailleurs, je dois bien avouer que maintenant, j'écoute du Jason Derulo en souvenir de ces petits moments. Mine de rien c'est aussi ça, d'affronter la rentrée.

 

En supplément, " La minute sorcier paumé ".

Anecdote : Je me suis rendue à un bal et, la nuit aidant (ou pas justement), mes comparses et moi avons été déposées au plus près de l'attroupement qui manifestait le lieu de la fête. Trop tard (hélas), nous nous sommes finalement rendues compte que nous étions au milieu d'une manifestation anti-corrida (coucou les CRS !). Voilà. Je dois dire que les entendre tous scander "liberez Jean-Pierre, libérez Jean-Pierre..." aurait pu nous mettre sur la voie.
Bref. Je suis allée au bal, mais c'était pas là. 

 

Article d'Amelia illustré par Avery.