Molly Moseley : vie de préfète

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NDA :
Cet article a son âge. Il est de notoriété publique que le personnage principal de ce feuilleton a désormais évolué dans la hiérarchie... Mais revenons à une époque où il n'était pas encore tout à fait celui qu'on connaît aujourd'hui.

Mon premier est le nom de la mère d'un célèbre rouquin
Mon second, est la première syllabe de mon premier
Mon troisième est « porcelet », mais sans le « porc » et introduit par le son d'un Z
Mon tout est une préfète un brin sadique, qui se rit de tout le monde et deviendra probablement bourreau.

 

Molly Moseley, une semaine de la vie de la préfète.
Partie I. 

 

Cher journal,

Aujourd'hui, j'ai encore fait bouffer sa baguette à un Poufsouffle qui me regardait de travers. Je crois que mon sadisme ne s'améliore guère. En fait, je suis presque certaine qu'il empire.
Ben oui. Sinon, comment expliquerais-tu le fait que j'aie fait rôtir le boursoufflet d'une gamine qui nous a fait perdre des points ?
Tu l'aurais vue, à pleurnicher comme une Madeleine... Ah là là je te jure. Je crois que j'aurais dû lui servir au repas du soir, histoire de lui faire comprendre qu'on plaisante pas chez nous.

Ceci dit, c'est pas très grave ça à la limite. Non. Le pire c'est que je viens de me rendre compte qu'en fait tout le monde le sait maintenant. C'est vrai ! A force de me revendiquer comme Sadique n°1, ben tout le monde connaît mon point faible !
J'ai vu des vipères me tendre des pièges. Pas plus tard que ce matin, ils avaient attaché un Serdaigle au plafond et avaient laissé un plume à côté, dans l'espoir que je m'approche pour le chatouiller.

Je crois que ces fourbes essaient de m'utiliser comme arme. GENRE je vais me laisser faire par la R.U. S.E. quoi !
HAHA, l'est pas né le petit qui me fera tomber dans un piège aussi grossier. Je suis peut-être sadique, mais pas bête.

Et puis


« Molly ? »


Je me suis retournée. Je n'aurais pas dû. Vous savez, quand je me retourne en général, je tombe toujours sur une personne au visage mal fait qui ne peut s'empêcher de s'extasier devant le mien. Après je suis obligée de claquer des doigts pour le réveiller.

Sauf que là... euh. Non. Bizarrement mon charme ne fait pas effet. Peut-être parce que c'est une fille. Encore que ! Je suis tellement le genre de tout le monde que ça ne m'étonnerait pas d'avoir des fans de la gent féminine.

Je me vois dans ses yeux. Merlin, comme je suis canon avec mon petit ruban dans les cheveux ! C'est bien simple, si je le pouvais, je sortirais avec moi-même. Mais pour me marier avec moi-même, je ferais comment ? J'aurai DEUX alliances hors de prix au doigt, et je ne me serait jamais infidèle ! Encore que... Vu le monde qui me tourne autour, bien sûr que je me serais infidèle. Est-ce que je devrais suivre une thérapie de couple si je me suis infidèle ?
Bon toute façon je ne le peux pas – me marier avec moi, je veux dire. La question est donc réglée.

Quoique. Je pourrais aller aux Etas-Unis en balai ce week-end. J'irai dans le quartier sorcier de Las Vegas et un Enchanteur me marierait avec mon somptueux reflet.



Bref. A méditer.


« Quel bon vent t'amène...
Je m'appelle Josh. »


Ce n'est pas une fille... Josh ? Ah bon ? Faisons semblant d'être au courant.



« Oui bien sûr, je le savais ! »



Il a l'air sceptique... est-ce que je dois lui planter ma fourchette dans le pied pour qu'il arrête de douter de ma sincérité ? Une petite voix dans ma tête me dit que ce ne serait pas bien. Mais bon, à quoi ça sert de faire le bien vu que les gens gentils meurent autant que les gens méchants ?
Qu'à cela ne tienne, Josh, tu vas souffrir le martyr.



« Molly ! »



Vous savez quoi ? J'en ai un peu marre que les gens m'interrompent tout les temps. Ah ! C'est Nate. Bon ça va. Je vais pas tuer mon frère, j'ai mes limites – tu me diras, même si je voulais, y a plus de place derrière les serres depuis mon dernier Serpy.



« Quoi ? » grince-je.





Ca se dit « grince-je » ? Oui ! Bien sûr que oui ! On dit bien « dis-je », alors forcément ça se dit « grince-je ».
Et puis de toute façon je parle comme je veux dans ma tête. Celui qu'est pas content il se signale et puis je le bouffe comme ça on en parle plus.

Je disais donc...

Ah oui ! Nate me regarde un peu méchamment. Est-ce qu'il se doute de l'endroit où je vais planter ma fourchette ? Non ! Bien sûr que non ! Qui pourrait se douter que je vais planter ma fourchette dans le pied de ce petit gars, sérieusement ?


« Je t'ai déjà dit d'arrêter d'attaquer les gens. »



On a beau dire, la fraternité, c'est quelque chose de magnifique.
Mon frangin sait toujours ce que je m'apprête à faire, même si ça ne se voit pas ! C'est comme si on fonctionnait pas télépathie. Y a pas à dire, j'ai vraiment un frère génial.

J'abaisse mon arme, plutôt déçue il faut l'avouer.



« Comment t'as su ? » demande-je



Il me prend l'ustensile des mains. COMMENT ? Je ne suis pas folle. Non monsieur ! Je sais arrêter de torturer les gens quand on me le demande.



« Ta fourchette était en suspension dans les airs entre toi et ce pauvre idiot. »



Je crois que Josh proteste quant au terme employé pour le désigner. Alors que... soyons honnêtes. Il faut être sacrément idiot pour venir me voir – c'est-à-dire pénétrer dans le carré VIP de la salle commune – pendant que j'écris dans mon journal en mangeant des petits pois.

Oui je mange des petits pois. En jus le matin, en légumes entiers le midi, et en soupe le soir. Je mange des carottes à la même fréquence.
Et je vais vous dire – tant pis, c'est un mythe qui s'écroule mais... – : la consommation de carottes ne rend pas plus aimable. J'ai essayé. Ça n'a aucun effet. 
En revanche, si vous aimez le steak de poney, vous pouvez vous servir de la carotte pour attirer l'animal et...



« Molly faudrait que tu calmes ta consommation de gens inutiles. A ce rythme là, le château ne va plus avoir de souffre-douleur potable, et ce par ta faute ».



Ça c'est bien mon frère. Quel altruisme ! Merlin, je suis tellement fière d'avoir le même sang que lui. Nate c'est un peu moi, en moins bien. Pour un peu, je le serrerai dans mes bras.
… Mais je ne le fais pas, parce qu'il semble trop énervé pour apprécier à sa juste valeur un témoignage d'amour venant de ma personne.
Le gens n'ont pas conscience de la chance qu'ils ont, c'est fou.



« Molly ! Ma grand-mère vient de m'envoyer un hibou. Elle vend la maison où on a enterré les sous des première année que nous avons terrorisés ensemble ! »



Je me tourne vers Vanille-Rose qui est entrée à pas de chat – « loup » c'est moins percutant. Elle est paniquée. Ça se lit sur sa tête. Elle ouvre de grands yeux, et respire fort. Je crois pouvoir affirmer sans peine qu'elle a couru.

Nate éloigne le nain qui m'a importunée un peu plus tôt et lui bouche les oreilles. Je lui souris. Ce garçon est vraiment très intelligent. Pas autant que moi, mais presque !



« Bon Vanille... On n'a qu'à y aller au plus tôt » réponds-je



Ma meilleure amie reste interdite, puis sort finalement de son mutisme pour dire :



« Impossible. La Coupe termine à la fin de semaine. Trop de choses nous retiennent ici ! »


… Nom d'un scrout. J'ai pas de chance en ce moment.

 

 

La suite au prochain numéro !
Une illustration d'Ignatus Pratchett.
Un feuilleton de la biographe officielle de votre DDM : Amelia.